Désir de grossesse
et troubles de la fertilité
L’objectif de la consultation préconceptionnelle est d’améliorer la santé des femmes en âge de procréer et d’optimiser la grossesse à venir afin d’éviter d’éventuelles complications obstétricales par leur prévention.
Cette visite peut être pratiquée :
- Lorsque la femme ou le couple exprime son projet de grossesse ;
- Avant l’arrêt d’une pilule contraceptive, le retrait d’un stérilet ou l’arrêt de toute autre contraception en vue d’une grossesse ;
- Lors d’une consultation pour stérilité ou infertilité ;
- Lors d’une simple consultation gynécologique pour un frottis cervico-vaginal ou renouvellement de sa pilule contraceptive ;
- Lors d’un projet de mariage ou de vie commune.
Je vous propose ainsi :
- Des informations pour se préparer à la future grossesse ;
- Des messages de prévention et d’hygiène de vie ;
- Un examen clinique et des examens complémentaires;
- Une orientation si besoin vers une consultation spécialisée (handicap ; maladie héréditaire ; maladie chronique) ;
- Des informations sur le dépistage de la trisomie 21 (par échographie et le dosage des marqueurs sériques) et le diagnostic prénatal ;
- Des informations concernant les voies d’accouchement (naturel par voie basse ; césarienne) et le lieu de l’accouchement (maternité ; clinique ; hôpital).
Je recherche plus particulièrement lors de cette consultation :
- Des facteurs de risques personnels : âge ; surpoids ; tabagisme ; consommation d’alcool ; consommation de substances psycho-actives ; maladies chroniques ; maladies génétiques ;
- Des antécédents gynécologiques ou chirurgicaux : malformations utéro vaginales ; conisation ; colposcopie ; hystéroscopie ;
- Des antécédents obstétricaux : fausse couche spontanée ; grossesse extra-utérine ; accouchement ; césarienne ; malformation du nouveau-né (anomalies de fermeture du tube neural…) ; diabète gestationnel ; hypertension artérielle gravidique ; hémorragie de la délivrance ; troubles de la coagulation.
Cette consultation représente aussi une bonne occasion de vérifier que le carnet de vaccination est à jour et, si besoin, proposer avant la grossesse un rattrapage pour la coqueluche ou la rubéole.
De même, des conseils d’hygiène de vie peuvent être prodigués à la suite d’une analyse des éventuels facteurs de risque liés au mode de vie :
- alimentation équilibrée, conseils diététiques en cas de surpoids ;
- prévention bucco-dentaire : Il est préférable de débuter une grossesse avec des dents et gencives saines. En effet, certaines pathologies bucco-dentaires sont plus difficiles à traiter chez la femme enceinte. Il est donc recommandé d’entreprendre les soins nécessaires avant la grossesse afin d’éviter le stress et les éventuelles complications engendrées par un état bucco-dentaire dégradé ;
- activité physique régulière ;
- prévention de la listériose et de la toxoplasmose ;
- déconseiller une prise de médicaments sans prescription et sans l’avis du médecin car certains d’entre eux ont un risque tératogène (malformatif) ;
- sevrage alcoolique et sevrage tabagique avant la grossesse ;
- de déterminer certains risques professionnels : la pénibilité du travail ; exposition à des produits tératogènes ;
- identification de situations de précarité, de difficulté d’accès aux soins ; de maltraitance ; de violence conjugale et proposition d’une aide psychosociale.
Enfin, je prescris de l’Acide Folique à la dose de 400 μg/jour à commencer avant la conception et à poursuivre jusqu’à la 12ème semaine d’aménorrhée afin de réduire le risque d’anomalie de fermeture du tube neural (Spina Bifida).
Je reçois à mon cabinet de nombreux couples qui rencontrent des difficultés pour concevoir un bébé. En effet , 1 couple sur 7 consulte à ce sujet. Cette situation, souvent difficile, soulève de nombreuses interrogations. Au cours des consultations, je veille à apporter toutes les réponses et explications nécessaires afin d’accompagner mes patients dans cette démarche.
Il faut bien noter que le délai moyen pour concevoir est de 4 à 6 mois. Un couple fécond, avec des rapports réguliers, a environ 25% de chance d’avoir un enfant à chaque cycle.
Devant ces chiffres, on peut comprendre pourquoi les premières explorations médicales concernant ces troubles ne seront entreprises qu’après un délai de 6 mois minimum de rapports réguliers sans contraception.
Il est préférable de consulter en couple : en effet, dans 30 % des cas, l’infertilité est féminine et également dans 30 % des cas, elle est masculine. Enfin, elle est mixte pour 40 % des couples. Parfois l’infertilité est inexpliquée, c’est-à-dire sans cause apparente, dans plus de 10 % des cas. Pour trouver le traitement le plus efficace, il est donc indispensable de voir les deux partenaires.
S’il existe des troubles évidents, comme des règles irrégulières, vous pouvez alors consulter au bout de 3-4 mois. Mais, dans certains cas, il est inutile d’attendre avant de faire un bilan. Par exemple si votre mère a été ménopausée très jeune, votre conjoint opéré pour des problèmes testiculaires, si vous avez eu une salpingite…
- Tout bilan d’infertilité commence par un interrogatoire assez poussé. Avant d’entamer des analyses, il est indispensable d’en savoir plus sur votre passé médical. De manière générale, après un examen clinique, je vous prescris les examens des plus simples et moins invasifs avant d’envisager des examens plus sophistiqués si nécessaire.
- La prise de sang permet de réaliser un bilan hormonal. Elle permet de préciser certaines anomalies du fonctionnement ovarien.
- L’échographie pelvienne est pratiquée habituellement par voie vaginale, vessie vide. C’est un examen indolore et sans risque particulier. Il permet de visualiser les ovaires et l’utérus.
- Le test post coïtal (de Huhner) : réalisé en général au 12ème jour du cycle, il a lieu 8 à 12 heures après un rapport sexuel, sans toilette vaginale après le rapport, après 2-3 jours d’abstinence. C’est un des premiers examens à faire. Il est le plus simple et le moins invasif. L’objectif de cet examen est de s’assurer de la qualité de la glaire cervicale de la femme et de la pénétration des spermatozoïdes de l’homme dans celle-ci.
- Les analyses du sperme : le spermogramme est généralement prescrit dès le début du bilan. Le recueil de sperme est réalisé par masturbation au laboratoire pour éviter l’altération des spermatozoïdes pendant le transport.
Avant le recueil, deux à cinq jours d’abstinence sont préférables. Il doit être réalisé à distance d’épisodes de fièvre ou de prises de médicaments pouvant interférer avec la spermatogenèse.
L’analyse du sperme permet de connaître les caractéristiques des spermatozoïdes : leur nombre, leur mobilité, leur aspect (présence d’anomalies de la tête ou du flagelle du spermatozoïde).
Si des anomalies sont détectées sur un premier spermogramme, un deuxième est demandé trois mois après le premier test pour confirmer ou non les anomalies observées. - L’hystérosalpingographie permet de visualiser la cavité utérine et les trompes. Des antécédents d’infection ou d’autres pathologies peuvent avoir entraîné l’obstruction d’une ou deux trompes et leur altération, ce qui empêche la rencontre entre les gamètes et le cheminement de l’embryon. Des anomalies de la cavité utérine ou de l’endomètre sont aussi défavorables à l’implantation de l’embryon.
Au terme de ce bilan, on peut envisager ensemble la stratégie thérapeutique la plus efficace pour vous aider à concevoir.